O R C H E S T R E




       Peu fréquentes sont les occasions, dans le domaine de l'art, de pouvoir inventer, fonder et développer des projets expérimentaux à long terme. Grâce au soutien de décisionnaires convaincus, et l'investissement fervents de musiciens conquis, un orchestre d'un nouveau genre pouvait naître.


       L’OrMaDor (acronyme de «Orchestre de Machines et Dordinateurs») est un projet expérimental qui vise à réunir des musiciens aux pratiques souvent isolées, considérant l’ordinateur comme instrument à part entière. Fédérés cette fois dans un Ensemble, dirigés par un compositeur et «chef d'orchestre», ces musiciens travaillent collectivement à la création d’une œuvre autour d’une thématique, en échangeant sons et idées.

       Chaque musicien est riche d’une collection personnelle et singulière de sons, créés avec l'aide du compositeur, qu’il met à la disposition de l’orchestre. Les matériaux sonores, les modes de jeu sont imaginés, découverts, préparés et polis personnellement par chacun des musiciens pour être ensuite confrontés et affinés en orchestre.


       Ce formidable laboratoire artistique et humain, soutenu par l'Ariam Île-de-France, la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs, et le Centre National de Création Musical de la Muse en Circuit, outre d'aboutir à deux pièces majeures -en tout cas à mes yeux-, m'a également permis d'écrire et de publier un ouvrage théorique et poétique, sorte de carnet de création, consacré à cette singulière expérience de plusieurs années.

   Nommé « À l'affût d'impalpables inouïs » cet opus est une tentative de saisir au travers de l'acte de création partagé collectivement, certains des enjeux de recherche les plus fascinants de la musique contemporaine d'ensemble de ce début de XXIème siècle, auxquels la direction de cet orchestre a contribué.






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PERSISTANCE[S]

        L'Orchestre de Machines et d'Ordinateur a créé cette pièce de 33'46" -soit exactement 2026 secondes -, inspirée d'une nouvelle de Ray Bradbury intitulée «Août 2026. Il viendra des pluies douces», issue du célèbre recueil des «Chroniques  Martiennes». Cette fiction teintée d'une acerbe ironie pose en personnage principal une maison étrangement automatisée, dont les occupants semblent singulièrement absents...

   Outre le fait que sa thématique m'intéressait particulièrement en ce qu'elle interrogeait, avec un délicat cynisme, simultanément notre futur humain en général, et notre nature présente en tant qu'orchestre constitué de «Machines» en particulier, l'ampleur de la nouvelle a également justifié d'introduire pour les musiciens une sorte de «rouleau électronique mnémonique», entre science-fiction et réalité technique.
   En effet, cette première création correspondant à une ère de «maturité» pour l'orchestre, j'ai pu développer pour lui un système de partition à «schèmes partagés», reposant sur des figures graphiques expressives inventées au fur et à mesure que l'œuvre se précisait, en relation avec les concepts et les profils des sons que nous découvrions ensemble.
   Cette partition offrait à chaque musicien un accès complet au «conducteur» et non à ses seules «parties séparées», d'une part, et de l'autre délivrait non pas seulement une suite de signes mnémotechniques, mais bien au même instant une analyse implicite et synthétique des fonctions musicales mise en œuvre par chacun des musiciens. Le résultat était à ce point fascinant et singulier, que je décidais qu'une vidéo tirée de l'intégralité des 33 minutes et 26 secondes de la partition se déroulerait continuement, discrètement et simultanément à la performance musicale, à vue du public, sans aucunement nuire à la qualité de l'écoute de la pièce, mais bien en multipliant les points d'entrées et les émotions qu'elle recèlerait.
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Production Centre National de Création Musicale La Muse en Circuit - Co-production ARIAM Île-de-France, Maison des Pratiques Artistiques Amateurs / Paris.
Diffusion : Festival Extension du domaine de la note II (Muse en Circuit), Auditorium Saint-Germain (MPAA), Paris 2006, L'Atelier de l'Université Sorbonne Paris VI - Polytech Pierre et Marie Curie, Paris 2007.


Arnaud Sallé, conception, composition et direction musicale, d'après «Août 2026» de Ray Bradbury

Estelle Beauvais, Christian Chouin, Anne De Giafferri, Hélène Delpeyroux, Fabrice Le Fur, Errika Manta, Delphine Saurat, Étienne Széchényi et Pierre Willer, collaboration musicale, interprétation.

• Durée : 33'26" • Stéréo 2.1 •


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Extraits prélevés peu de temps avant la résolution finale du récit... - © Arnaud Sallé - All rights reserved - 


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Photo © Arnaud Sallé & Delphine Saurat - All rights reserved



Photo & Conception © Arnaud Sallé - All rights reserved









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UNE SI PAISIBLE CRUAUTÉ

        Cette pièce d'orchestre est adaptée du Voyage en Grande Garabagne, texte issu du recueil «Ailleurs» d'Henri Michaux. La technique de partition mnémonique employée pour fixer les contours de la composition y est encore plus aboutie que dans Persistances[s]. Ce deuxième opus majeur de l'OrMaDor confirma aussi les chemins artistiques nouveaux que nous avions empruntés : textes, musique en direct et images s’entremêlent, adoptant la forme d’un parcours symphonique électronique, subtilement bruitiste et cinématographique...

   Fasciné par l'univers d'Henri Michaux, j'avais à cœur de me confronter tôt ou tard à un pan de l'œuvre celui qui demeure l'un de mes maîtres en exploration poétique. Avec l'aimable (et rare) autorisation des ayants-droits, j'ai pu arpenter et d'une certaine manière mettre en scène ce texte singulier, qui n'a pas pris une ride, fait de profondes et bouleversantes considérations de voyage auprès de peuplades imaginaires, à l'opposé de son opus le plus connu «Un barbare en Asie», en grande partie autobiographique, et dont Henri Michaux lui-même admettra, bien des années après sa publication, «que l’histoire a transformé son récit en un témoignage parfois daté». «Voyage en Grande Garabagne» adopte cette approche et ce ton si cher au poète, d'une impeccable rigueur ethnographique, voire sèche, pour mieux nous basculer dans l'absurde impromptu, questionner nos certitudes et nos coutumes, nous envahir d'un exotisme déviant, d'un pittoresque ironique et grinçant, nous entraîner malgré nous au cœur tantôt acide, tantôt suave du poème. Ces peuplades aux mœurs atroces, invraisemblables, ou délicieuses, ce sont nos propres ailleurs, remous intérieurs que nous rencontrons et éprouvons chaque jour.
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Production Centre National de Création Musicale La Muse en Circuit - Coproduction ARIAM Île-de-France, Maison des Pratiques Artistiques Amateurs / Paris.
Diffusion : Festival Extension du domaine de la note III (Muse en Circuit), L'Atelier de l'Université Sorbonne Paris VI - Polytech Pierre et Marie Curie, Paris 2007, Espace Culturel André Malraux, Kremlin-Bicêtre 2007.


Arnaud Sallé, conception, composition et direction musicale, d'après «Voyage en Grande Garabagne» d'Henri Michaux

Christian Chouin, Anne De Giafferri, Hélène Delpeyroux, Errika Manta, Delphine Saurat, Guillaume Leclercq, Christian Delécluse et Juan-David Estupiñan, collaboration musicale, interprétation.

• Durée : 46' • Stéréo 2.1 •


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Extrait recouvrant plusieurs chapitres, dont celui des fameuses "Eaux d'Émangles"... - © Arnaud Sallé - All rights reserved - 


Photo & Conception © Arnaud Sallé - All rights reserved








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ENERGY

       Fantasmagorie à haute-tension, traversée onirique et ionisée des organes vitaux d'une centrale nucléaire, menée jusqu'aux entrailles du réacteur et ses inquiétants isotopes fissiles. Une forte exposition aux ondes [sonores] radioactives de très haute énergie, dont on ne ressort pas indemne...

       Les enregistrements originaux utilisés dans cette pièce ont tous été effectués par mes soins au cœur du site sensible, notamment à l'intérieur des réacteurs 3 et 4   de la Centrale Électro-nucléaire de Paluel...

    Les recherches et investigations sonores -ventilées sur plusieurs semaines- n'ont été rendues possible que grâce au soutien des instances dirigeantes et l'accueil remarquable des équipes de la centrale et d'EDF.
    La pièce fut créée au Couvent des Cordeliers, à Paris. Bien qu'à l'origine conçue en octophonie réelle et pour un ensemble de musiciens électroniques (le «Méta-Orchestre»), cet extrait provient de la version stéréophonique entièrement remastérisée, destinée notamment aux concerts ou diffusions radiophoniques.
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Diffusion : Réfectoire du Couvent des Cordeliers/Paris. Émission et interview pour «Les lundis de la contemporaine» (Arnaud Merlin) sur France-Musiques. Co-production Studios Puce-Muse, Universités Sorbonne Paris VI - Polytech Pierre et Marie Curie.

• Durée : 22'26" • Stéréo et multipiste 6.1 •


Extrait issu de la partie centrale de la pièce, depuis le cœur du réacteur... - © Arnaud Sallé - All rights reserved - 


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Photo © Arnaud Sallé - All rights reserved



Extrait vidéo d'Energy au Couvent des Cordeliers / Paris - © Arnaud Sallé - All rights reserved - 







_______     P L A N  D U  S I T E     _______












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